Urticaire chronique et grossesse
L’urticaire chronique spontanée touche le plus souvent des femmes jeunes. Il est donc nécessaire d’envisager sa prise en charge dans le cas particulier de la grossesse.
Le groupe urticaire systémique de la société française de dermatologie a fait une étude sur lien entre urticaire chronique spontanée et hormones. Les résultats de cette étude n’étaient pas en faveur d’un rôle hormonal important dans cette pathologie. Moins de 15% des patientes rapportaient une influence hormonale (menstruation, prise d’une contraception…) sur leurs symptômes. En particulier 28.6% des patientes signalaient une aggravation de l’urticaire pendant la grossesse, 21 % une amélioration, le reste des patientes un effet neutre sur l’urticaire chronique spontanée.
Grossesse
Dans les recommandations européennes de prise en charge de l’urticaire de 2017, l’utilisation des anti-histaminiques de 2e génération est proposée pendant la grossesse en privilégiant la loratadine, la desloratadine, la cetirizine et la levocetirizine. Le site du CRAT (Centre de référence sur les Agents Tératogènes) propose également l’utilisation de la fexofenadine. Ces molécules sont utilisables tout au long de la grossesse. L’utilisation des anti-histaminiques de 2e génération à posologie augmentée (jusqu’à 4 /jour) est possible si nécessaire, mais nécessite une surveillance plus étroite. Les anti histaminiques de 1er génération (dexchlorphéniramine, hydroxyzine, méquitazine) ne sont pas recommandés.
L’omalizumab a été utilisé lors de près de 200 grossesses chez des patientes asthmatiques et lors d’une dizaine de grossesses chez des patientes avec une urticaire chronique spontanée. Il n’y a pas eu d’effet secondaire particulier rapporté pour la mère ou le fœtus. Il n’y a pas d’argument pour une tératogénicité (capacité des médicaments à provoquer des anomalies ou des déformations fœtales). Il est classé dans la catégorie B de la FDA : pas de risque pour le foetus dans les études animales mais pas d’étude chez les femmes enceintes.
Allaitement
Tous les anti-histaminiques sont excrétés ans le lait maternel avec des taux faibles. Les anti- histaminiques de 2e génération sont recommandés en cas d’allaitement.