Peut-il évoluer vers une autre forme de psoriasis ?
En général, le psoriasis en gouttes a un meilleur pronostic que les autres variantes du psoriasis.
Le psoriasis en gouttes peut disparaître spontanément dans 50 % des cas en 3 ou 4 mois sans cicatrice résiduelle, peut réapparaître par intermittence ou dans 40 % des cas, peut persister et évoluer vers un psoriasis en plaques chronique. [2]
Le risque d’évolution vers d’autres sous-types de psoriasis est généralement faible (8 % de rhumatisme psoriasique et entre 2 et 3 % pour chacune des autres formes : psoriasis pustuleux généralisé, palmo-plantaire, unguéal, érythrodermique) [3]
On ne sait pas si la rémission précoce du psoriasis en gouttes ou un traitement efficace peuvent réduire le risque de progression vers un psoriasis en plaques chronique. [1]
Comment soigner le psoriasis en gouttes ?
Principes du traitement
Le choix du traitement est une décision partagée avec le patient en fonction de son âge, de la sévérité de sa maladie (localisation, étendue…), du retentissement sur sa qualité de vie, de la présence de maladies associées, de ses préférences, de l’évolution naturelle de la maladie et des bénéfices et risques attendus des traitements. L’objectif est de rendre la maladie acceptable pour le patient.
Bien que de nombreuses modalités de traitement aient été largement étudiées dans le traitement du psoriasis en plaques, celles-ci n’ont pas été formellement évaluées pour le traitement du psoriasis en gouttes. Par conséquent, les recommandations actuelles sont principalement basées sur les résultats ciblant le traitement du psoriasis en plaques.
Étant donné la possibilité d’une rémission spontanée en quelques mois, un traitement actif peut ne pas être nécessaire, sauf à des fins esthétiques ou pour la gestion des éventuelles démangeaisons.
Dans les formes peu graves et peu invalidantes, le traitement repose sur l’utilisation de traitements locaux seuls : les dermocorticoïdes, parfois associés à un analogue de la vitamine D, sont généralement efficaces.
Une dispersion des lésions sur tout le corps rend les traitements locaux inadaptés (contraignants et peu pratiques). Dans ce cas, la photothérapie UVB à bande étroite est souvent proposée en 1ère intention, seule ou associée aux traitements locaux. [1]
Les traitements par voie générale, immunosuppresseurs ou immunomodulateurs, sont réservés aux formes modérées à sévères ou qui se chronicisent.
Une antibiothérapie est indiquée en cas d’infection sous-jacente à Streptocoque.
Mesures générales
Les facteurs favorisants sont les mêmes que pour le psoriasis en plaques (frottements, certains médicaments, tabac, alcool excessif…) et sont à éliminer si possible. Comme pour le psoriasis en plaques, il est conseillé :
- D’éviter de gratter car cela peut entraîner de nouvelles plaques de psoriasis (c’est ce que l’on appelle le phénomène de Koebner).
- De limiter la consommation excessive d’alcool et le tabagisme qui sont des facteurs d’aggravation clairement établis.
- Les conseils d’hygiène sont les mêmes que pour le psoriasis en plaques : les émollients et les kératolytiques (par exemple l’urée, l’acide lactique et l’acide salicylique) peuvent aider à adoucir la peau et sont des compléments utiles aux traitements. [4] Les émollients peuvent suffire à rendre cosmétiquement acceptable cette éruption qui va dans 50% des cas régresser spontanément. [5]