Peut-on soigner le psoriasis unguéal ?
La modification de l’aspect des ongles reste la préoccupation principale des patients. Plus de la moitié des patients rapportent en plus l’augmentation de la sensibilité à la pression avec un retentissement fonctionnel important d’où l’importance d’une prise en charge adaptée. Le traitement est guidé par la nature et l’étendue des lésions.
Le traitement de l’onychopathie psoriasique est difficile avec une efficacité souvent incomplète. Les études disponibles ne permettent pas d’extrapoler un schéma thérapeutique standardisé. Il n’existe pas de traitement univoque du psoriasis unguéal, à chaque patient son traitement. Nous disposons uniquement de recommandations d’experts. Le traitement varie selon la topographie et la sévérité de l’atteinte lésionnelle, d’où l’importance d’une bonne connaissance des corrélations anatomo-cliniques. D’autres éléments vont guider le choix du traitement, notamment la présence d’autres sites lésionnels cutanés et/ou articulaires. En cas de psoriasis cutanée ou articulaire sévère, ce n’est pas l’atteinte unguéale qui prédomine dans la décision thérapeutique.
Pour la maladie de limiter les ongles, le clinicien doit peser la toxicité du médicament utilisé contre les avantages de traitement.
Les atteintes matricielles paucidactyliques sont améliorées par les injections intramatricielles de corticoïdes. Les injections dans le lit sont efficaces surtout sur les hyperkératoses sous-unguéales.
Les atteintes du lit de l’ongle avec onycholyse et/ou hyperkératose-sous-unguéale nécessitent l’application de traitements locaux (corticoïdes topiques, les dérivés de la vitamine D, l’association des deux, le tazaroténe, le tacrolimus, …) directement sur le lit de l’ongle après un découpage régulier des tablettes unguéales
Pour les atteintes unguéales sévères multidactyliques, souvent mixtes un traitement systémique peut être proposé d’emblée. Les traitements systémiques classiques font appel au méthotrexate, aux rétinoïdes (pour les formes hypertrophiques importantes), à la cyclosporine. Mais leur utilisation à long terme n’est pas dénuée d’effets secondaires, d’où l’intérêt porté aux biothérapies (anti TNF, anti IL12-23 anti IL 17). Toutes ces biothérapies ont montré une efficacité sur l’atteinte unguéale mais toutes les toutes ces observations découlent d’études sur le psoriasis cutané où l’atteinte unguéale était suivie. Les traitements biologiques n’ont pas été étudiés en cas d’atteinte unguéale pure.