L’OTEZLA® (nom commercial de la molécule aprémilast) est un des derniers arrivants dans la panoplie des traitements. Il est commercialisé depuis l’automne 2016.
Il s’agit non pas d’un immunosuppresseur (qui diminue un peu l’immunité donc les défenses antiinfectieuses notamment), mais d’un immunomodulateur qui régule des molécules importantes dans l’inflammation responsable des plaques de psoriasis.
L’Otezla est indiqué chez l’adulte atteint de psoriasis en plaques modéré à sévère en échec ou intolérance ou contre-indication aux autres traitements systémiques conventionnels dont la ciclosporine, le méthotrexate ou la PUVAthérapie (on peut ajouter le Soriatane®). Il se place donc après un premier traitement systémique.
Il peut être initié par un dermatologue de ville sans passer par une première prescription hospitalière.
L’Otezla a une autre indication : le rhumatisme psoriasique quand le traitement de fond (le plus souvent le Méthotrexate) est insuffisant, en association à ce traitement de fond.
La dose prescrite est progressivement croissante sur 6 jours pour arriver à un comprimé matin et soir de 30 mg.
Les études cliniques portant sur 1257 patients volontaires ont montré une bonne efficacité dans seulement 30 % des cas donc inférieure à celle du Méthotrexate ou des biothérapies, son efficacité est voisine du Soriatane®. Mais il faut dire qu’il s’agissait dans ces études de psoriasis particulièrement sévères et de deuxième intention de traitement, toutes conditions particulièrement difficiles pour obtenir de bons résultats.
Il agit assez lentement et il faut au moins 4 mois pour juger de son efficacité.
Par contre il est apparu dans les études plus intéressant dans des localisations difficiles répondant plus ou moins bien aux autres traitements comme le cuir chevelu, les ongles (65% de bons résultats à un an) et psoriasis des paumes des mains et des plantes des pieds.
Sa tolérance est réputée très bonne.
Il n’a pas de contre-indication sauf la grossesse mais la molécule s’élimine vite en 2 jours et la poursuite de la contraception en cas de projet de grossesse est donc très courte.
Il n’y pas de bilan biologique ou radiologique à faire avant ou pendant le traitement.