Psoriasis et grossesse
Il faut tout d’abord préciser que certains traitements sont contre indiqués si l’on désire débuter une grossesse. Cette contre indication concerne aussi les hommes pour le méthotrexate. Aussi pour un patient traité pour son psoriasis qui souhaite concevoir un enfant, il est important d’en parler au préalable avec son dermatologue.
Une des règles chez la femme enceinte est d’utiliser le moins possible de médicaments. Pour les traitements locaux, l’hydratation cutanée est toujours importante, la corticothérapie locale peut être utilisée, en petites quantités sur de petites surfaces, en particulier à cause du risque important de favoriser des vergetures, tout particulièrement au niveau des seins, de l’abdomen et de la racine des cuisses. La photothérapie UVB peut être utilisée sans aucun problème au cours de la grossesse. Dans les formes sévères, le seul traitement général autorisé est la ciclosporine.
Les effets de la grossesse sur le psoriasis sont variables et imprévisibles mais les quelques séries de la littérature vont dans le sens d’une amélioration du psoriasis au cours de la grossesse dans environ un cas sur deux. Le risque d’aggravation ne représente qu’un quart des cas. L’aggravation du psoriasis après l’accouchement semble par contre fréquente (40 à 90 % des cas). L’allaitement est dénué d’effet particulier sur le psoriasis.
Etre parent et avoir du psoriasis
Le regard de l’autre est souvent difficile à vivre pour qui a du psoriasis. C’est d’autant plus difficile lorsqu’il s’agit du regard de son enfant. Il faut savoir expliquer ce qu’est le psoriasis à son enfant, mais aussi le rassurer. Le psoriasis n’est jamais neutre pour l’entourage familial, et l’enfant pourra être inquiet, notamment sur le risque d’être atteint par la maladie.
Apprendre à vivre avec son psoriasis, à le gérer, permet aussi d’éviter de passer à côté de bons moments en famille ou en couple (vacances, piscine, bébés nageurs…).
Votre dermatologue est là pour vous aider. Des programmes d’Education Thérapeutique destinés aux patients se mettent aussi en place dans certains centres hospitaliers français.
Etre parent d’un enfant atteint de psoriasis
Transmettre la maladie à son enfant, ou à ses petits enfants, culpabilise les patients psoriasiques. Ce sentiment de culpabilité et d’angoisse des parents est souvent perçu par les enfants comme un handicap supplémentaire avec lequel il faut composer. Il est important pour les parents de dédramatiser. Une étude récente (E.Mahé et al. BJD 2013) montre que contrairement à une idée répandue, le début du psoriasis dans l’enfance ne prédispose pas à une évolution ultérieure plus sévère.
Comment se présente le psoriasis de l’enfant ?
Il s’agit d’une dermatose fréquente chez les enfants avec une estimation de l’ordre de 4%. Selon l’âge on peut distinguer le psoriasis du nouveau-né et de l’enfant avec ses manifestations originales au niveau de la région des couches (Napkin psoriasis) et au niveau de la face ; le psoriasis de l’adolescent reproduit sensiblement les lésions de l’adulte, mais avec une fréquence particulière des formes aigues éruptives en gouttes, faisant suite à un épisode infectieux ORL ou à une vaccination.
Comment traiter ?
La nécessité de préserver l’enfant d’effets délétères médicamenteux qui compromettraient son avenir, incite à privilégier les traitements par crèmes ou par voie générale sur une durée courte pour contrôler une poussée. Le traitement de première ligne est l’hydratation cutanée. Les corticoïdes locaux peuvent être utilisés en deuxième ligne de traitement, sur des lésions limitées et pour une durée limitée. La corticothérapie locale doit être utilisée avec modération sur les fesses, les cuisses et les lombes, du fait du risque d’atrophie de la peau et surtout des vergetures lors de la puberté. Le tacrolimus topique peut-être appliqué au niveau du visage et des plis. Si les traitements locaux sont insuffisants et plutôt chez l’adolescent, les UVB sont à discuter avant le méthotrexate, puis les biothérapies (étanercept, adalimumab, ustekinumab). Les rétinoïdes sont en général remarquablement efficaces chez les enfants et très bien supportés à une dose qui ne doit jamais dépasser 0,5 mg/kg/j.